Une des premières réactions aux attentats de Paris est la demande de chefs politiques en Pologne, Slovaquie, Hongrie de fermer les frontières de l’Europe. Ils sont rejoints par l’extrême-droite et le droite extrême, y compris en France. C’est confondre réfugiés, immigrés et terrorisme.
Les auteurs des crimes au Bataclan, aux terrasses de café comme ceux de Charlie ne sont pas des réfugiés. Ce sont des jeunes Français, souvent de la classe moyenne et plusieurs d’entre eux ont fait de bonnes études. Il nous faudra donc combattre ces idées funestes car l’opinion publique risque de se réfugier dans la recherche de solutions simplistes et rassurantes de ce genre. De même, des voix s’élèvent pour demander le retrait de tout engagement militaire en Syrie et en Irak, voire du Mali. Ceci serait censé faire de la France un territoire à l’abri des activités criminelles de Daesch. Voilà une illusion funeste. L’Espagne, avec les 200 victimes de l’attentat d’Atocha, n’était pas engagée au Moyen Orient.
Il nous faut des mesures de sécurité intérieures, en particulier renforcer les services de renseignement et surtout leur coordination. Renforcer le parquet anti terroriste (aujourd’hui 9 juges seulement, débordés). À nos frontières, davantage de contrôles et mettre en place au niveau européen les centres d’accueil pour les réfugiés : c’est une garantie pour eux et pour nous. Faut-il revenir à Dublin (renvoi des migrants au pays d’entrée dans l’Union) : la pratique a montré que ce n’était pas opérationnel. Il est difficile d’identifier ce pays et on sait que la Grèce, un peu moins l’Italie, peinent à faire face. C’est de plus un manque de solidarité européenne puisque les pays géographiquement situés comme point d’arrivée doivent porter tout le poids de l’immigration.