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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Dimanche dernier, 60% des électeurs de la primaire de droite, entre autres, ont donné leur soutien à François Fillon pour l’élection présidentielle de 2017. Mais comment la vie quotidienne des Français serait-elle impactée si, dans la soirée du dimanche 7 mai 2017, le visage de François Fillon surgissait sur nos écrans de télévision ? Que se passerait-il les jours et les mois d’après ? Aperçu du changement apporté par le candidat de droite, avec ses propositions qui, bien que parfois absurdes, sont bien réelles.

François FillonPensez à avancer l’heure de votre réveil et songez à engager une baby-sitter. Terminées les 35 heures obligatoires pour toutes les entreprises. Le candidat à la primaire de droite vient de recourir par ordonnance à la suppression pure et simple des 35 heures. La négociation de la durée de travail reviendra aux entreprises, dans la limite des 48 heures fixées par le droit européen. Vous commencerez votre journée à 9 h pour terminer votre labeur à 19 h, si votre employeur accepte de vous laisser une heure de pause déjeuner et si vous êtes productif, bien entendu. Travailler plus pour gagner moins, il se pourrait bien que vos heures supplémentaires ne soient plus considérées comme telles. Et puis, évitez de trop vous plaindre, ne revendiquez pas trop vos « droits » désuets parce que les modalités de licenciement ont été facilitées par le biais d’un nouveau contrat. Il y a du chômage dehors, toujours plus depuis qu’un poste sur deux dans le public n’est pas remplacé, demain on n’aura peut-être plus besoin de vous. Turn over oblige !

Ce « dégraissage du mammouth » a des effets jusque dans votre foyer. Thomas, votre fils de 4 ans, est devenu insupportable. Ses crises de colère et caprices avec la baby-sitter vous rendent chèvre. Difficile de lui en vouloir. C’est devenu compliqué pour lui de trouver le sommeil au moment de la sieste de l’après-midi depuis que l’assistante maternelle de moyenne-section ne fait plus partie des murs et que lui et ses petits camarades se retrouvent à dormir à 42 dans la même pièce.

La baby-sitter justement, espérons qu’elle tienne sur la durée, il ne faudrait pas qu’elle vous fasse faux bon sur un coup de tête. Vous ne pouvez pas compter sur votre aînée pour garder son petit-frère. Elle n’est pas égoïste, elle est juste ambitieuse, elle veut devenir avocate. Mais l’université Paris 8, est devenue plus « select » qu’en 68. Les universités françaises ne sont pas devenues autonomes mais elles sont désormais libres de fixer « les frais de scolarité applicables aux étudiants préparant les diplômes nationaux de Master ou de doctorat » dans le cadre d’une fourchette négociée par l’État. Une fourchette négociée par l’État…On ne vous en dit pas plus, il faut rembourser la dette mes chers compatriotes. Votre fille aimerait bien vous aider, mais elle n’a pas le choix. Sans son emploi étudiant au fast-food le soir, adieu le concours du barreau.

Votre belle-mère non plus ne pourra pas s’occuper de votre fils. Elle est souffrante depuis quelque temps. On pense à quelque chose de grave, mais elle ne veut pas faire d’analyses. Elle a peur de devoir être hospitalisée. Impensable, la santé est devenue un luxe avec la réforme de l’assurance-maladie. Marisol Touraine nous avait pourtant mis en garde, sur ce vainqueur potentiel qui risquait de provoquer la mort d’un ‘modèle envié dans le monde entier’. Lui aussi avait été assez transparent sur le sujet. Dans son programme très libéral, l’homme entendait déjà ‘casser la baraque’. Chose promise, chose due, sur les 100 milliards de coupes budgétaires, 20 concernent la santé. Réduction de la masse salariale, développement de la chirurgie ambulatoire… Il n’y a plus qu’à prier Dieu pour qu’il nous épargne de ses épidémies.

Mais on peut compter sur notre nouveau président pour demander au divin sa clémence à ce sujet, après tout c’est en son nom qu’il s’est dit « philosophiquement contre » l’interruption volontaire de grossesse. Certes, il n’a pas pu abroger l’IVG à cause de la montée du féminisme, mais il a drastiquement réduit le financement du planning familial, qui est chargé de faire de la prévention et de l’information. Par conséquent, un bon nombre de jeunes filles, tous milieux confondus, se sont retrouvées dans l’ignorance et ont été contraintes de devenir maman avant l’âge. On pense qu’il est resté bloqué en 1981, année durant laquelle il s’était opposé à la dépénalisation de l’homosexualité, et avec nos manifestations, on tente de le ramener dans le présent. Mais on rame, il vient de proscrire au couple de même sexe la possibilité d’adoption plénière.

À défaut d’avoir terminé leurs études, elles trouveront peut-être un job au SMIC. Il n’a pas été augmenté mais cela aurait pu être pire.

Il existe un autre acronyme à trois lettres que François Fillon n’apprécie guère plus : l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune). Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour le voir disparaître. Fillon l’a supprimé le mardi 9 mai par ordonnance. Il souhaite rapatrier les capitaux de nos riches artistes, écrivains, sportifs – à l’instar des Halliday, Tsonga, Houellebecq  – qui, ces dernières années, ont préféré s’enfuir vers des contrées plus accueillantes plutôt que de payer l’impôt. Du coup, petit ou gros patrimoine, on a tous dû s’acquitter d’une TVA relevée de deux points afin de financer la baisse de cotisations des entreprises.

Espérons que nos concitoyens ne soient pas partis trop loin. On ne voudrait pas qu’il leur arrive des bricoles. L’image des Français à l’étranger n’était déjà pas glorieuse avant, mais on ne sait pas trop ce qu’il en est aujourd’hui. Dans sa campagne François Fillon a esquissé une ligne de politique étrangère. Difficile d’anticiper ce que serait, en cas de victoire, la politique étrangère du candidat à la présidence. On compte, néanmoins, sur lui pour maintenir les propos qu’il a pu avoir sur les réseaux concernant l’élection de Trump et l’impérieuse nécessité de le juger sur ses actes – plutôt que sur ses prises de position de campagne – parce qu’au regard des 7 derniers mois, c’est bien pire que ce que l’on imaginait Outre-Atlantique et la montée du populisme juste derrière nos frontières ne présage rien de mieux pour l’Europe et la France.