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Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Chapeau l’artiste. Celui que l’on disait le plus fin analyste, le meilleur connaisseur des arcanes internes du PS, le chéri des média, finit par un grand coup de haute forme et nous plante là. Reconnaissons que la sortie ne manque pas de panache et de courage.

Certains seront soulagés car la stratégie de notre gauche ressemblait au joueur de flûte de Hamelin, fable des frères Grimm. En le suivant, les enfants de la ville se noient car leurs parents ont trompé le flutiste. Comme nous, ils n’en sont pas responsables mais ils sont néanmoins les victimes. Est-ce d’ailleurs bien vrai que nous n’ayons pas notre part de responsabilité dans le naufrage actuel ?

Notre Président avait perdu le contact avec l’opinion, les élus, les socialistes, tout le monde. Curieux pour un homme qui était sensé être un des plus fins politiques de sa génération. Ce rejet a quelque chose d’injuste car le bilan du quinquennat est positif sur beaucoup de points : la politique économique a rétabli les comptes, relancé la compétitivité des entreprises, commencé à sérieusement faire baisser le chômage. La politique étrangère a été active et la lutte contre le terrorisme, résolue.

Mais voilà, quelques fautes lourdes comme la déchéance de nationalité, et faute d’explications, de cap clair, à force de tergiversations, de refus de choisir, l’opinion s’est détournée surtout si on rajoute les nombreuses erreurs graves de communication. Au fond, en 2012, tout était prêt pour achever le passage des socialistes français à une sociale démocratie moderne. Hollande ne l’a pas fait.

Nous voilà donc avec une primaire et, aujourd’hui, 7 candidats, essentiellement issus de ce qu’on appelle les frondeurs (contre la politique de Hollande). Aucun d’eux n’a de véritable crédibilité. Je rappelle que c’est une primaire très « PS » puisque de nombreux candidats issus des Verts, des Radicaux, Macron, Mélenchon et le PC, des nombreux groupuscules de l’extrême-gauche, la rendent inopérante.

Reste Manuel Valls qui doit se déclarer dans les tout prochains jours. Il vient de la même sensibilité que la mienne, ce qu’on appelle la seconde gauche. Elle a été incarnée par Michel Rocard et se caractérise par le réalisme, le refus de faire faussement rêver, le goût de la négociation, la décentralisation, ... Elle a été battue politiquement par François Mitterrand mais a gagné idéologiquement la bataille. Pourtant, je ne sens pas que Manuel Valls en soit porteur : il est autoritaire, brusque, centralisateur...

Alors, au premier tour, il rencontrera Mélenchon, incarnation d’une cette vieille gauche guesdiste, sclérosée et devenue, avec la CGT, le syndicat de défense des avantages de la fonction publique. Elle incarne l’immobilisme, le refus de toute innovation, de tout changement même si elle s’habille des oripeaux d’une expression flamboyante, agressive, clivante qui est la marque de fabrique de Mélenchon.

Il rencontrera aussi au premier tour, Emmanuel Macron, plein de la promesse d’achever le processus inabouti de transformation de la gauche en mouvement citoyen et de masse. Macron peut réaliser la seule stratégie possible de rassembler le PS, la gauche non socialiste, le centre gauche et une partie du centre. Celui-là pourtant n’est pas aimé car il ne s’occupe pas des partis (question qui mérite une forte réflexion) et surtout il porte la marque de Brutus. Assez curieusement dans ce naufrage collectif, la loyauté au PS reste une valeur.

Le réservoir de la gauche au premier tour est de 25 %, 30% les grands jours. Il n’y a pas la place pour trois candidats qui feront chacun 10% au mieux.

La solution est qu’ils se mettent d’accord pour soutenir une seule de leur candidature mais cela parait loin d’être possible, tant les oppositions d’ego et de positions sont exacerbées. Nous serons éliminés dès le premier tour. Sauf si François Hollande, avec le prestige que lui confère sa décision de ne pas se représenter, oblige Valls et Macron à s’entendre. Est-ce faisable ? Sinon, je me retire de toute l’affaire.