Quoiqu’en disent ses détracteurs – avides de la moindre faille favorisant le lynchage – François Hollande a, comme il l’avait promis, inversé la courbe du chômage avant la fin de son mandat à l’Élysée. En effet, durant l’année qui s’est écoulée, ce sont 101 300 personnes qui ont quitté Pôle Emploi et retrouvé le chemin du travail. Pour l’Insee, cela correspond à une diminution du taux de chômage de 0,4 point. Il s’agit là de la plus forte baisse du chômage jamais enregistrée depuis mai 2008.
L’exemple des jeunes est d’autant plus probant. Dans la plupart des pays d’Europe, le chômage des jeunes s’accroît, ce n’est pas le cas en France. Ici encore, la situation va bon train puisque sur les douze derniers mois, ce sont plus de 43 000 jeunes qui ont trouvé ou retrouvé un emploi.
Non, cette baisse n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat de la « boîte à outils » anti-chômage et de la politique volontariste misent en place par le Président en 2013. Contrats aidés, emplois d’avenir, relance de l’apprentissage… autant de dispositifs qui permettent aujourd’hui de lutter efficacement contre ce fléau qui touche 3,48 millions de personnes en France -soit près de 9,7% de notre population active-, et permettraient peut-être sur le long terme de l’endiguer totalement.
La formation prioritaire… impulsée
Durant de nombreuses années, les personnes les moins qualifiées ont souvent été celles qui avaient le moins accès à la formation, bien qu’elles en aient plus besoin que quiconque.
L’impérieuse nécessité de faciliter l’accès à la formation a été entendue et la réforme de 2014 sur la formation professionnelle va dans ce sens, tout comme la mise en place du plan « 500 000 formations prioritaires », lancé début 2016 par François Hollande dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi, et qui initialement a suscité bon nombre de doutes et d’inquiétudes quant à son efficacité. L’objectif était et reste simple : mieux former les demandeurs d’emploi afin de permettre aux personnes les plus éloignées d’être embauchées. En 2015, près de six chômeurs sur dix avaient retravaillé dans les six mois suivant une formation prescrite par Pôle emploi, selon une étude publiée par ce dernier. Plus concrètement, sur 365.000 demandeurs d'emploi sortis de formation en 2015, plus de la moitié (57,3%) ont travaillé au cours des six mois qui ont suivi la formation. C'est pour les jeunes que les formations ont le plus souvent débouché sur du travail. En 2014, 114 500 chômeurs ont bénéficié des formations prioritaires en 2014. C’est 74 500 personnes supplémentaires par rapport à 2013. Ces résultats sont très encourageants et il y a fort à parier que sur les 78 000 demandeurs d’emplois entrés en formation en octobre dernier, un nombre non négligeable retrouveront un emploi avant la fin du quinquennat.
Le pôle emploi… réorganisé
Un doublement du nombre de places d’accompagnement intensif a été initié au Pôle emploi. On comptait 190 000 places en juin 2014, 350 000 à la mi-2015 et ce nombre devrait atteindre les 460 000 d’ici 2017. Par redéploiement interne encore, 4000 travailleurs de Pôle emploi sont devenus conseillers dédiés à la relation entreprise et 300 autres conseillers dédiés au contrôle de la recherche d’emploi.
Les jeunes… ciblés
Par ailleurs, la garantie jeunes a été déployée, permettant aux chômeurs de cette catégorie les plus éloignés de l’emploi de bénéficier d’un accompagnement intensifié, personnalisé ainsi que d’une allocation. 100 000 jeunes devraient être entrés dans ce dispositif d’ici à la fin de l’année. Les emplois d’avenir ont rencontré plus que le succès escompté en termes d’insertion. Initialement, l’objectif quantitatif était de 150 000. Atteint puis dépassé en octobre 2014, il a été réévalué à 250 000. Ce dispositif cible les jeunes les plus en difficulté. 80% de ceux qui en bénéficient n’ont pas le baccalauréat et pourtant aujourd’hui plus de la moitié de ces jeunes étaient en CDD de plus de trois mois, voire en CDI parmi lesquels 90% bénéficiaient d’engagements de formation. Enfin, le nouveau « parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie » permet désormais de leur proposer des solutions d’accompagnement pertinentes et adaptées à leurs besoins.
Cap 2017
La tendance devrait être maintenue en 2017. En effet, avec 15,3 milliards d’euros, le budget 2017 marque le prolongement de l’effort inédit pour l’emploi. Un effort réparti en 3 axes : l’accès à la formation ; l’insertion des jeunes ; le soutien au développement de l’emploi dans les PME/TPE.
196 millions d’euros additionnels devraient être injectés pour financer le plan « 500 000 formations supplémentaires ». La mise en œuvre du compte personnel d’activité (CPA) et la transformation de l’AFPA (premier organisme de formation professionnelle qualifiante pour adultes demandeurs d'emploi et salariés en France et en Europe) en établissement public sont autant de mesures qui devraient contribuer à l’amélioration de l’accès à la formation.
François Hollande a fait de l’insertion des jeunes l’une de ses priorités, et cela dès le début de son quinquennat. À ce titre, 176 millions d’euros devraient être alloués à cette thématique et la généralisation de la garantie jeune sera effective en 2017 avec 150 000 nouvelles entrées.
Concernant le développement de l’emploi dans les PME/ TPE, 1,85 milliard d’euros devraient être attribués aux dispositifs d’aides « Embauches PME » et l’accompagnement des PME devrait être amplifié via, entre autres, la mise en œuvre du droit à l’information dans la loi Travail.
La bataille n’est pas terminée, le chômage reste trop élevé. Mais indéniablement, l’action engagée par le Gouvernement a porté ses fruits.