Le vainqueur des primaires de la droite aurait-il attrapé un rhume…du cerveau ? Dans une tribune publiée dans le Figaro, François Fillon précise que son programme « ne consiste nullement à privatiser l’Assurance-maladie, mais à sauver son caractère universel en responsabilisant les assurés ». Marisol Touraine ne sait plus quoi penser. Et elle n’est pas la seule à se trouver confuse face à l’ambigüité de la position de François Fillon. Schizophrénie, recul stratégique ou véritable capacité d’écoute ?
Son programme, tout en austérité, suscite les réactions de la gauche mais aussi celles de sa propre famille politique.
En campagne pour les primaires il y a quelques semaines, le candidat entendait sauver la sécurité sociale en proposant notamment de confier à des mutuelles privées le soin de couvrir les risques courants pour désencombrer le régime général, qui ne supporterait que les dépenses liées aux plus gros risques. Pour réaliser des économies, éponger la dette de 160 milliards d’euros, renflouer la caisse de la sécurité sociale et rembourser efficacement d’autres soins, il souhaitait, entre autres, transférer le remboursement des soins dentaires et optiques aux mutuelles. Il prévoit de réserver à la sécurité sociale les remboursements des maladies graves et chroniques et tout comme Marisol Touraine, nous en étions venus à nous demander s’il comptait « indexer le remboursement sur le degré d’éternuement ».
À présent, exit les petits risques et les gros risques. Le représentant de la droite à l’élection présidentielle les a troqués contre une position gaulliste et un principe : « L’Assurance-maladie obligatoire et universelle, pilier de la solidarité, doit rester le pivot dans le parcours de soins dont le médecin généraliste est l’acteur clé. Elle continuera à couvrir les soins comme aujourd’hui. (...) Il n’est donc pas question de toucher à l’Assurance-maladie et encore moins de la privatiser ». Il a même été jusqu’à supprimer l’une des propositions les plus polémiques de son site de campagne : « Pour assurer la pérennité de notre système de santé, je propose de (...) focaliser l’assurance publique universelle sur des affections graves ou de longue durée, et l’assurance privée sur le reste. Les moins favorisés ne pouvant accéder à l’assurance privée bénéficieront d’un régime spécial de couverture accrue ».
Les Français ne remercient pas François Fillon. Les voilà bien avancés ! Si son rétropédalage ne leur a pas donné la migraine, ils n’y voient sûrement plus très clair avec ces précisions approximatives.