Les deux débats préparatoires à la primaire de la gauche (ex Belle Alliance) ont été de bonne tenue. Les candidats ont répondu aux questions qui leur été posées sur l’Europe, l’immigration, la sécurité sociale, l’économie et d’autres. Ils ont respecté les règles assez draconiennes (trop?) imposées par le parti socialiste : temps de parole, alternance, ... mais ils ne se sont ni affrontés ni querellés. Ils ont montré une gauche qui peut s’unir même s’il y a des orientations différentes sur plusieurs points comme l’immigration, l’Europe.
Ce n’est pas surprenant puisque les 4 principaux concurrents ont été ministres de François Hollande. Expliquer aujourd’hui que le bilan du quinquennat est mitigé, mauvais, désastreux relève d’une certaine schizophrénie.
Ceci s’applique aussi au candidat qui n’est pas dans la primaire, Emmanuel Macron. S’il n’y est pas, c’est qu’il considère que le PS et les partis en général sont des structures dépassées qui ne génèrent plus d’idées, qui ne forment plus leurs adhérents et qui ne sélectionnent plus les candidats aux élections. Il crée ainsi une forme nouvelle dite « en marche », mouvement de masse, populaire et qui rallie surtout ceux qui sont en dehors des partis. Je dois dire qu’étant pourtant attaché au parti qui est le mien depuis près de 50 ans et qui m’a permis d’être sénateur, je pense qu’il a raison.
S’il y a une seule raison de voter Macron, c’est son engagement pour l’Europe, le marqueur central pour moi mais il rencontre aussi le succès et suscite l’espoir et l’intérêt par le renouvellement des idées et des hommes qu’il représente.
C’est pour moi une excellente chose que les citoyens qui n’étaient pas engagés, que des personnes ayant voté au centre et à droite le rejoignent. C’est comme cela que l’on peut créer une majorité. Le salut ne viendra pas des chicayas entre le PC et Mélenchon, ni des restes des partis écologistes balkanisés. N’ayant pas de possibilité d’alliance à gauche, il nous faut rassembler vers le centre.
La principale difficulté est de ne pas s’engager dans un premier tour Valls-Macron ou Hamon-Macron. Il nous faut leur dire qu’après le deuxième tour de la primaire, la responsabilité première de chacun sera de chercher un accord. Ce ne sera pas facile et dépendra en partie des résultats de celle-ci.
C’est pourtant bien ce que propose Vincent Peillon lorsqu’il dit vouloir parler avec Macron et Mélenchon et je suis d’accord avec lui sur ce point.
Il m’a semblé normal de vous faire connaître ma position avant le premier tour.