Première observation : être en tête avec 24% des suffrages exprimés, c’est un plaisir qui ne se boude pas. Les grands partis traditionnels renvoyés et un PS à 6%, ce sont des faits plus qu’électoraux. C’est la remise en cause du système politique français tel qu’il fonctionne depuis 60 ans.
Quelques questions :
Pourquoi Jean-Luc Mélenchon refuse-t-il de donner sa position sur le 2ème tour de la présidentielle ?
On comprend qu’il déteste Emmanuel Macron et sa ligne : il ne peut le soutenir. Il ne peut ouvertement dire qu’il voterait pour Marine Le Pen. Il sait que cela pourrait aliéner un certain nombre de ceux qui ont voté pour lui. Que cela heurte fortement son « partenaire », le PCF, pour qui aucune compromission avec l’extrême-droite n’est possible. Mais une position ambiguë lui permet à la fois d’exprimer son refus de Macron et de laisser entendre qu’il y a des points dans les positions de Marine Le Pen avec lesquels il peut être d’accord : sortie de l’euro, de l’Union européenne, fermeture des frontières, rejet de la classe politique, rapprochement avec la Russie et la Syrie...
Il prépare ainsi l’avenir puisque son premier objectif était d’abattre le PS son adversaire principal. C’est en partie atteint. Mais il faut aller plus loin.
Sur ces ruines fumantes, il souhaite construire un parti regroupant l’extrême gauche, des écologistes, des socialistes frondeurs... une variante française de Podemos ou de Syriza, voire du Labour trotskyste de Corbyn.
Ceci ne peut être le choix stratégique du PS. Celui-ci doit s’exprimer clairement sur le vote pour Macron, et il le fait sauf quelques-uns qui finassent en pensant à l’abstention ou vote blanc.
Mais le PS doit aller plus loin en indiquant aussi qu’il souhaite prendre sa place dans la nouvelle majorité parlementaire. C’est comme cela qu’il pourra peser sur les choix, sur les décisions et faire en sorte que cette majorité incarne pleinement les valeurs sociales, socialistes qui sont les nôtres.