Emmanuel Macron avait tenu le 4 février 2016 au stade de Gerland, à Lyon, un meeting presque fondateur.
Cette fois ci, l’affaire est plus orientée vers la gestion et la relance politique du mouvement. Il s’agissait d’abord d’élire un patron (délégué général), une forme de direction (bureau exécutif) et la Charte des valeurs (bien faite, à lire).
Ambiance amicale, un peu potache, beaucoup moins des grands moyens scéniques (lumières, musique, effets de salle). Je suis frappé comme toujours par la très grande jeunesse de la plupart des congressistes (et je m’en réjouis).
Delevoye en Monsieur Loyal (il l’est), parfois un peu disert.
Élection sans surprise puisque d’une part il n’y avait qu’un candidat et d’autre part Il était adoubé par le Président fondateur. Un peu la même chose pour la liste de 20 membres du Bureau exécutif et un mode de scrutin majoritaire à un tour, à mains levées. La liste que l’on hésite à qualifier d’officielle l’emporte largement. Ceci vient sans doute comme une réaction contre les longues dérives du PS avec le scrutin proportionnel qui a tant encouragé les affrontements internes et permis aux frondeurs de mener leur guérilla permanente contre le gouvernement et le Président Hollande. La faiblesse des uns et des autres y a aussi contribué.
Plus important sans doute est la nécessité de relancer un mouvement qui doit devenir un parti politique, qui a été décapité par les victoires présidentielle et législatives. 300.000 membres (encore que comme on ne paye pas, on n’est sûr de rien) mais pourquoi et qu’en faire, une fois que les affiches ont été collées et les tracts distribués ?
Les faire travailler sur des questions politiques et sociales, les préparer à être candidat aux prochaines élections, créer un réseau européen et international, et envelopper une ligne idéologique cohérente. Mais comme La République En Marche est le parti du Président et du Gouvernement, il doit « En même temps » les soutenir et trouver le bon positionnement pour ce faire.
Il doit enfin, et ce n’est pas le plus simple, amalgamer des cultures politiques différentes, venues de la droite, du centre et de la gauche, et se débarrasser de son syndrome de la « longue marche » qui consiste à ne juger les Marcheurs que d’après leur date d’adhésion au mouvement.
Voilà qui nécessitera certainement d’autres congrès, mais Lyon a cet avantage qu’il compte beaucoup de très bons restaurants ! On y reviendra donc avec plaisir.