Le vendredi 23 mars, Mireille Knoll, rescapée de la Shoah âgée de 85 ans, a été retrouvée morte à son domicile, le corps lardé de coups de couteaux. Bien qu’il reste des zones d’ombre, l’enquête a rapidement mis en évidence, le lundi 26 mars, le caractère antisémite de ce meurtre.
Cet assassinat s’inscrit dans un contexte de hausse des violences antisémites en France et intervient moins d’un an après celui de Sarah Halimi, juive défenestrée en avril 2017 dans le même quartier par un jeune homme au cri d’ « Allah Akbar ». Selon les responsables de la communauté juive, il y aurait eu pas moins de onze meurtres à caractère antisémite en France depuis 2006.
Bien que le nombre d’actes antisémites ait reculé en 2017, leur niveau demeure particulièrement alarmant. En effet, alors qu’elle ne représente qu’1% de la population, la communauté juive de France a été victime d’un tiers des actes haineux enregistrés dans le pays.
Face à ce climat qui n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de notre histoire commune, nous devons redoubler de vigilance face à tout acte, manifestation ou propos antisémite. Plus de cinquante ans après la Shoah, la lutte contre l’antisémitisme doit rester une priorité, et faire l’objet d’une détermination absolue de la part de l’État. Parmi les outils dont celui-ci dispose pour mener à bien cette mission, l’éducation a un rôle crucial à jouer.
Comme l’a souligné Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, « ce qui était terrible, c’est que l’un des auteurs disait à l’autre ‘‘c’est une juive, elle doit avoir de l’argent’’». Aujourd’hui, en 2018, Il est grand temps que de tels stéréotypes soient éradiqués.