La conférence de presse du président de la République, Emmanuel Macron, ce jeudi, fait déjà débat. À l’issue du Grand Débat National, des politiques telles que la baisse de la fiscalité, ou encore la réindexation de l’inflation des retraites sont en marche, mais pour cela, il faut non seulement baisser les dépenses publiques mais aussi travailler plus.
Le gouvernement souhaite bien maintenir les 35 heures sacrées ainsi permettre aux salariés de continuer la pratique des heures
supplémentaires, favorables au pouvoir d’achat. Il s’agirait donc de procéder par la suppression de certains jours fériés et RTT. Sans plus de précisions, la droite et la gauche s’indignent, et les études critiques sur le temps de travail en France se multiplient.
En moyenne, en France, le nombre d’heures travaillées est estimé à environ 1 514 heures par an contre 1 356 heures en Allemagne, 1 419 heures en Norvège et 1 433 heures aux Pays-Bas. Alors, pourquoi accuse-t-on les Français d’être paresseux ? Outre la culture française dite du présentéisme, des facteurs sociétaux justifient ce taux. D’une part, les jeunes étudient plus longtemps et les postes à la sortie de leur diplôme se font plus rares. D’autre part, rappelons que nous partons à la retraite bien plus tôt que nos voisins européens. Ainsi, le temps de présence effectif sur le marché du travail se retrouve logiquement réduit.
Par ailleurs, il faut souligner que la France fait partie du Top 20 des économies les plus compétitives du monde, et que devant elle, nous trouvons des pays nordiques – aux taux d’heures travaillées plus faibles. Alors travailler plus est-il vraiment synonyme de meilleure compétitivité ? Ce phénomène n’est pas isolé en France et est courant dans les pays développés. Il traduit une meilleure allocation de la productivité qui passe non plus seulement par le travail mais aussi par le temps libre, selon Andrea Garnero, économiste à l’OCDE. Il est inutile de rappeler qu’une société qui va bien est une société qui travaille mieux.
La question est donc sensible. Une autre alternative consisterait, comme nous l’avions déjà discuté, en un départ repoussé à la retraite pour laquelle la polémique serait tout autant bruyante.