Alors que l’heure est à la défiance, les exécutifs européens essaient tant bien que mal d’apercevoir le phare qui leur permettra de sortir leurs pays de cette tempête sanitaire sans fin. Nous aimerions tous pouvoir dire que c’est bientôt fini, pourtant, nous faisons de plus en plus face à une réalité certes morose mais inéluctable : il faut apprendre à vivre avec le virus.
Dans ce sens, au lieu d’attendre désespérément cette lumière tant convoitée, c’est aussi à nous, sur ce bateau qui tangue, de s’adapter à la situation. Ainsi, le capitaine du navire, Emmanuel Macron, a récemment parlé d’un « pass sanitaire » qui me paraît pour l’instant une solution pérenne afin de permettre la réouverture des différents lieux fermés depuis le début de la crise.
Attention : ne levez pas vos boucliers, il ne s’agit pas d’un passeport vaccinal. Le chef de l’État l’a lui-même rappelé, cela n’aurait aucun sens de conditionner l’accès à certains lieux au vaccin alors que nos plus jeunes ne sont pas tous sûrs d’être vaccinés d’ici la fin de l’été. Bien qu’il faille que cette proposition soit précisée, il semblerait que ce « pass sanitaire » prenne la forme d’une application ou de « QR codes » à scanner lors de l’entrée dans certains endroits, qui intégreraient des tests négatifs récents, une potentielle immunité (lors d’un cas récent de Covid) ou aussi un certificat de vaccination si applicable. Cela permettrait également de générer un système d’alerte de cas contact, afin de tracer des personnes potentiellement contagieuses ou contaminées. On peut déjà voyager en Europe sur présentation d’un test PCR : en Estonie, la présentation d’une attestation de vaccination, d’un test PCR ou sérologique exempte les voyageurs de quarantaine à leur arrivée sur le territoire. Il pourrait ainsi en être de même en France pour les festivals, les musées, les bars, les restaurants, les salles de spectacle ou les stades de football…
Le gouvernement se réunira cette semaine pour parler de « l’après », non pas dans le sens d’un futur exempt de risques, mais bien d’un « après » où les Français vont cohabiter pendant un certain moment avec des mesures sanitaires. C’est pour cela que nous ne pouvons pas laisser les lieux qui forgent notre identité culturelle dépourvus de public et le public dépourvu de ces lieux : j’ai hâte de voir une délimitation plus précise des contours de ce « pass sanitaire », outil qui me semble utile à une « normalisation » de la vie sous Covid.