La ministre des Armées répond à Marine Le Pen qui a invité plusieurs militaires signataires d’une tribune dans « Valeurs actuelles » à la rejoindre. Vouloir politiser l’armée, rappelle-t-elle, c’est faire insulte à sa mission.
À quel appel répond un militaire ? À celui de l’engagement et de la défense de son pays.
À quel appel répondent les armées ? À celui de la nation et de la protection des citoyens français.
Ce qu’il faut rappeler à Madame Le Pen, c’est que les armées ne sont pas un parti politique. Les militaires ne sont pas là pour faire campagne, mais pour défendre la France et pour protéger les Français.
Ce qu’il faut rappeler à Madame Le Pen, c’est que le militaire n’est pas un militant. Lorsque des généraux à la retraite – se réclamant d’une institution qu’ils ont quittée ou qui les a radiés – disent vouloir se mettre « à la disposition des femmes et des hommes politiques », ils nient leur condition même de militaire. Pire que de nier l’identité de militaire, ils la travestissent pour servir des intérêts électoraux nauséabonds.
Qui sont ces généraux retraités qui prétendent défendre la France alors qu’ils attisent les flammes de la haine ? Qui sont ces généraux retraités qui prétendent combattre le « délitement » de la France en menaçant d’une guerre civile ? Disons les choses très clairement : aucun général d’active n’a signé cette tribune. Nous parlons ici de 23 généraux à la retraite, irresponsables, qui ne représentent qu’eux-mêmes.
Les principes de neutralité et de loyauté sont aux fondements mêmes de l’état militaire. Ce sont des principes qui guident l’action des militaires au quotidien, ils garantissent un service désintéressé de l’intérêt collectif. Le principe de la retraite étant de disposer de temps libre, certains généraux devraient peut-être l’employer pour relire le code de la défense et étudier le statut dont ils se prévalent avec tant de fierté. Et qu’ils ne s’y trompent pas, c’est bien là qu’est la voie de l’honneur : dans l’accomplissement de sa mission au service des Français, au-delà des clivages politiques, au-delà des querelles et des différences, dans l’unité de la nation.
Ce qu’il faut rappeler à Madame Le Pen, c’est le rôle d’ultima ratio des armées, c’est-à-dire le dernier rempart de la nation. Ce sont les femmes et les hommes que l’on engage lorsque toutes les voies et les autres solutions ont été épuisées. Dans ces conditions, comment peut-on vouloir prétendre devenir cheffe des armées lorsqu’on confond son ambition politique avec le dernier rempart de la nation ?
Vouloir politiser les militaires, c’est faire insulte à leur mission. Vouloir politiser les armées, c’est affaiblir la France. Honte à ceux qui, par intérêt personnel, affaiblissent la France. L’armée de la République est au service de la nation. Et de personne d’autre.