Alors que se tient en ce moment à Paris le Forum Génération Égalité, grande rencontre internationale pour lutter contre les inégalités femmes-hommes, le congé paternité passe aujourd’hui en France de 14 à 28 jours.
Il y a à peine quarante ans, cela aurait été impensable. Pourtant, cette grande mesure d’égalité va permettre aux pères (qui le demandent depuis longtemps !) de davantage s’impliquer dans les premiers jours de l’enfant, tâche qui incombe trop souvent encore à la mère. Une étude de l’Insee datant de 2010 soulignait ce déséquilibre : 71 % des tâches domestiques et 65 % des tâches parentales étaient effectuées par des femmes.
Dans les pays nordiques, très avancés sur le sujet, toutes les études montrent les nombreux bénéfices d’un allongement du congé paternité, dont une meilleure relation entre le père et le bébé ainsi qu’un moindre impact psychologique de la naissance pour la mère.
Parmi ces 28 jours, 7 sont obligatoires. Le congé paternité, optionnel jusqu’à aujourd’hui, est pris par 7 pères sur 10, avec une forte disparité entre les CDI (qui en prennent à 80 %) et les CDD (qui en prennent à 60 %). Il faudrait donc penser à inciter tous les nouveaux papas à prendre leur congé parental, en s’assurant que les entreprises n’exercent pas de pression sur des employeurs précaires.
Par rapport à ses voisins européens, la France est toujours un peu derrière - alors qu’elle était parmi les premiers à instaurer un congé paternité en 2002 ! La Finlande est championne, avec 9 semaines de congé paternité. En Norvège, chaque parent dispose de 10 semaines (70 jours) exclusivement, et les 29 semaines additionnelles (203 jours) doivent être réparties entre les deux parents. En Espagne, un congé paternité de six semaines est obligatoire. Le Portugal et l’Autriche sont à cinq semaines de congé paternité. Par contre, chez notre voisin d’outre-Rhin, le congé paternité n’existe tout simplement pas. Accueillons donc cette réforme avec joie : c’est une bonne nouvelle pour tous les futurs papas !