C’est une bonne nouvelle. Hier, à Deauville, propice aux promenades romantiques sur les planches, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont trouvé un accord sur un des sujets les plus épineux du moment, la gouvernance économique européenne. C’est en marge de la réunion avec le Président russe Dmitri Medvedev que s’est finalisé cet accord. Que prévoit-il ?
- Une action préventive sur les déficits dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance avec un dépôt rémunéré s’il y a déviance des recommandations de la Commission
- Une action corrective si le déficit reste excessif pendant au moins 6 mois avec un dépôt non rémunéré
- Une surveillance macro économique exercée par le Conseil européen en cas de déséquilibres persistants
Par ailleurs une étude est demandée à M.Van Rompuy sur la possibilité de mettre en place un mécanisme permanent de gestion de crise et de sanctions politiques (en fait une suspension du droit de vote) en cas de violation grave des équilibres. C’est une mesure que l’Allemagne demandait depuis longtemps mais sur laquelle la France était réservée.
Que retenir de cet accord ? D’abord que le couple franco-allemand retrouve des couleurs et redevient le moteur européen. Il est clair que les autres pays, y compris le Royaume-Uni, suivront. Que chacun a mis de l’eau dans son vin. Que le pouvoir dans l’Union est passé de la Commission au Conseil et que ce sont les Etats qui décident. Enfin sur le fond ces mesures, sauf la partie des « sanctions politiques » qui est plus que discutable, si elles sont nécessaires ne sont pas suffisantes. Purement répressives ou correctives, elles sont dans le dogme actuel du tout budgétaire mais ne se préoccupent pas du plus important qui est de retrouver de la croissance et de la création d’emploi.