Mercredi je suis invité à l’université d’été du MEDEF à Jouy. Speech d’ouverture très fin d’Herman Van Rompuy, le président du conseil européen. On l’a souvent sous estimé, considéré comme un poids plume de la politique.
Si Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, chantres de la suprématie du pouvoir des États sur tout ce qui peut se rapprocher du fédéralisme, l’ont mis à la tête du Conseil européen, c’est parce qu’il ne peut guère leur résister. Et pourtant, il fait son « bonhomme » de chemin, à la manière flamande : discrètement, sans grandes envolées lyriques mais finement.
Un des patrons, libéral, – ce qui est normal – a souligné, lors de la séance des questions, que la Belgique n’a pas de gouvernement depuis plus d’un an et que cela marche quand même (sous entendu, les gouvernements ne servent à rien). Réponse de Van Rompuy, ancien premier ministre libéral : c’est une erreur de croire cela. La Belgique est gouvernée d’abord par son Parlement fédéral qui prend les grandes décisions (par exemple, la participation à des opérations extérieures). Et la Belgique étant un État fédéral, elle a des gouvernements et des parlements régionaux forts qui gèrent l’essentiel. Fermez le ban !
Pour le reste, ambiance convenue : beaucoup de PME se plaignent de la difficulté d’obtenir des concours bancaires de quelque nature que ce soit. Mais les entreprises du CAC 40 ne se plaignent guère : +10% de profits au premier semestre, à 46 milliards d’euros. La crise, ce n’est pas pour tout le monde !