Le débat sur les euro-obligations mérite d’abord clarification.
Ce terme est en effet utilisé pour deux concepts différents. Le premier consiste à mutualiser les dettes publiques des États de l’Eurozone avec comme objectif de faire baisser les taux d’intérêts d’abord en bénéficiant des meilleures garanties grâce à celles des pays plus « vertueux ». Le second consiste à lever des fonds pour investissement de projets européens (énergie, transports, recherche, ...) qui seraient menés sous l’égide, par exemple, de la Banque européenne d’investissement.
Ce qui fait débat entre l’Allemagne et le France, c’est le premier. L’Allemagne considère que chaque pays doit gérer sa dette et elle ne veut pas que sa cotation serve aux autres pays. Cela ne les encouragerait pas à faire les efforts nécessaires de baisse des dépenses publiques. La France propose une solution intermédiaire dans laquelle seule la partie de la dette inférieure à 60%, c-est-à dire au critère européen, serait mutualisée. Cette dette ferait l’objet d’une gestion commune par une agence européenne de la dette et à des taux d’emprunt plus bas. Le reste de la dette serait géré par chaque État sur le marché. Il est clair que l’on devrait mettre en place les euro-obligations pour financer les infrastructures d’avenir le plus rapidement possible. Il faut certainement encore débattre sur le second concept.