On reste sans voix devant la cupidité, l’arrogance, l’irresponsabilité des banquiers… anglais cette fois. La Barclays Bank, la plus grande banque de dépôt britannique, véritable institution de la Couronne vient d’être condamnée pour avoir manipulé les taux du marché.
En un mot, dans un très grand nombre de contrats financiers, le taux à payer est déterminé en référence au « Libor » London Interbank rate). Ce marché Libor (ou Euribor au niveau européen) est réservé aux 15 plus grandes banques d’Europe et détermine les taux chaque jour. Les traders de la Barclays (et sans doute d’autres banques) ont manipulé ces taux entre 2005 et 2009, à la hausse quand il s’agissait de leur bonus, à la baisse quand il fallait que les banques trouvent des ressources pas trop chères. Il s’en suit que des millions de petits épargnants et de petits emprunteurs ont été floués payant trop cher leurs emprunts ou recevant un taux minoré pour leur épargne. On voit l’intérêt des actions de groupe…
Ceci est d’autant plus choquant que le système bancaire britannique a été sauvé par un recours de près de 400 milliards de livres du contribuable et que le patron de Barclays, le bien nommé Bob Diamond (cela ne s’invente pas), faisait jusqu’à récemment des conférences sur les valeurs éthiques et la responsabilité morale des banquiers. Juste pour vous faire sourire (jaune), le même Diamond a obtenu une prime de 17 millions de livres en 2011 pour laquelle il a demandé que les impôts soient pris en charge par la banque puis les impôts sur ce dernier reversement !! On voit qu’il y a urgence à remettre de l’ordre dans un univers aussi corrompu et pourri par le libéralisme sans foi ni loi. Nous attendons aussi avec impatience un renforcement de la régulation et du contrôle sur les banques en Europe et en France.
Retour à la réalité de notre temps. Notre gouvernement prend des mesures sévères pour réduire le déficit public : baisse du nombre d’emplois, réduction de 15% des crédits. Seuls les ministères de l’éducation, de la justice et de l’intérieur sont préservés. Tout cela n’est guère agréable mais est conforme aux engagements de François Hollande, ce qui prouve aussi sa volonté d’agir sur les déficits en même temps qu’il faisait approuver le pacte de croissance par les 27. Raison de plus, pour que soit préservée la petite part de nos crédits d’éducation qui concerne les Français à l’étranger et relatives aux bourses. Outre qu’il s’agit là aussi d’un engagement de notre Président, on ne comprendrait pas que la première mesure prise ne soit conforme à l’équité envers les plus démunis d’entre nous. Et ce pour un montant modique (12 millions d'euros maximum, déjà inscrits au budget). C’est pourquoi nos députés nouvellement élus et qui espèrent voir leur travail de terrain reconnu, et les sénateurs des Français à l’étranger se démènent avec énergie sur ce dossier.