C’est la discussion sur le budget européen (2014-2020) qui cristallise la position anti européenne de la Grande Bretagne.
Elle demande à la fois une baisse sensible du budget européen de l’ordre de 200 milliards d’euros sur un total de 1000 milliards soit 20%, la cible de Londres étant la politique agricole commune et le maintien de son chèque (remise sur sa contribution européenne) de 3,5 milliards d’euros, négocié en son temps par Mrs Thatcher. Les deux demandes sont inacceptables pour la France et j espère bien que François Hollande sera ferme au sommet qui s’ouvre à Bruxelles.
Plus grave encore, l’attitude permanente de la Grande Bretagne depuis des années est de n’accepter que les mesures relatives au marché unique, à la dérégulation et de refuser toutes les politiques communes. Westminster, profondément anti européen, que ce soit chez les Conservateurs ou chez les Travaillistes (à quelques exceptions près), s’appuie sur une opinion publique tout aussi hostile.
Ou allons-nous ? La seule contribution britannique à la construction européenne est sa capacité de nuisance et de s’opposer à tout progrès : c’est un frein permanent. Le départ de la Grande Bretagne qui deviendrait effectif après le referendum promis par David Cameron en 2014 serait-il une catastrophe pour l’Europe ? Je ne le crois pas. Un accord économique et douanier pour que les marchandises et les capitaux puissent circuler serait nécessaire, comme pour la Suisse. La vraie conséquence serait d’obliger les pays qui veulent mener une vraie politique d’intégration européenne de se doter des moyens institutionnels et politiques : c’est le défi que nous devons relever.