Bienvenue sur ce site Archive

Je vous souhaite la bienvenue sur ce site archive de mon mandat de sénateur des Français hors de France.

Mandat que j'ai eu l'honneur de faire vivre de 2004 à 2021.
Ce site est une image à la fin de mon mandat.
Vous y trouverez plus de 2 000 articles à propos des Français de l'étranger. C'est un véritable témoignage de leur situation vis-à-vis de l'éducation, de la citoyenneté, de la protection sociale, de la fiscalité, etc. pendant ces 17 années.

Je me suis retiré de la vie politique à la fin de mon mandant en septembre 2021, je partage désormais mes réactions, points de vue, réflexion sur https://www.richardyung.fr

Merci de votre visite.

Richard Yung
Octobre 2021

Quelle déception suite aux élections législatives italiennes ! Les résultats sont pour le moins déconcertants et inquiétants pour l’avenir de ce pays. La coalition de gauche menée par Pier Luigi Bersani arrive certes devant la droite berlusconienne mais elle peine à atteindre les 30% de voix (29,5% à la Chambre des députés, 31,6% au Sénat). Surtout, si sa très courte avance lui permet de faire basculer largement la Chambre des députés à gauche grâce la prime majoritaire, elle n’est cependant pas en mesure d’atteindre une majorité suffisante au Sénat, même avec le soutien hypothétique de Monti et des centristes, rendant ainsi le pays ingouvernable.

Bersani GrilloLa crise institutionnelle dans laquelle se trouve plongée l’Italie n’est pas seulement le fruit d’une loi électorale absurde qui favorise l’instabilité des majorités. Elle est aussi l’expression d’un certain malaise politique et d’un profond mécontentement populaire. Il faut comprendre les italiens. Leur pays est gouverné depuis novembre 2011 par un président du Conseil non élu pour mener une sévère cure d’austérité (80 Mds de coupes en 15 mois) et rassurer les marchés financiers. En vain.

En premier lieu, le faible regain de confiance qu’avait obtenu l’Italie auprès de ses créanciers risque de s’effondrer : l’affolement des marchés suite aux élections d’hier est de ce point de vue saisissant. Entre instabilité institutionnelle et retour tonitruant de Berlusconi sur le devant de la scène politique, l’Italie inquiète non seulement les marchés mais également ses partenaires européens au premier rang desquels la France.

En second lieu, la crise économique et sociale s’est aggravée depuis l’arrivée de Mario Monti. L’austérité imposée aveuglément a fait sombré l’Italie dans la spirale récessive (-2,2% de PIB en 2012 et pire l’an prochain selon les prévisions). Les italiens ont exprimé hier le rejet d’une telle politique. Avec à peine 10% des suffrages, Mario Monti est le grand perdant de ces élections.

Le projet porté par Pier Luigi Bersani et résumé par le triptyque égalité – moralité – travail n’a pas été entendu. L’Italie est passée à côté de qui aurait pu être sa porte de sortie de crise. Elle aurait pu rejoindre la France dans son combat pour une politique de croissance à l’échelle européenne. Mais les campagnes populistes de Silvio Berlusconi et du leader du mouvement contestataire des 5 étoiles, Beppe Grillo, ont logiquement emporté une adhésion massive grâce à des promesses grossières, contradictoires et irréalisables.

On connaissait Silvio Berlusconi et je ne suis pas étonné de le voir ainsi promettre des folies et diaboliser l’Europe pour reconquérir le pouvoir. Le triomphe surprise (25%) de l’ex-comique Beppe Grillo dont le fonds de commerce de campagne est de jeter l’opprobre sur la classe politique est plus qu’inquiétant. Bien qu’il ait toujours présenté Berlusconi comme le pire ennemi de l’Italie, force est de constater qu’il a repris à son compte bon nombre des stratégies et thèmes de campagne du leader du PdL. Son discours aux accents antieuropéens et ses promesses fantaisistes ont séduit un pays en pleine détresse sociale.

En définitive, ces élections, bien qu’elles permettent le retour de la gauche au pouvoir, l’empêche de gouverner le pays. Il faut espérer que les responsables politiques italiens se montrent à la hauteur de l’enjeu qui attend désormais leur pays. Si de nouvelles élections ne sont pas décidées, il faudra qu’un gouvernement d’union nationale qui ne tourne pas le dos à l’Europe se forme autour de Pier Luigi Bersani.