Le Parlement européen a massivement adopté mercredi une résolution rejetant le budget européen tel qu’issu du Conseil européen des 7 et 8 février dernier.
Cette nouvelle n’a rien de surprenant puisque les groupes PPE, SD, ADLE, et Verts au Parlement européen avait déjà annoncé dans une déclaration commune qu’ils s’opposeraient au cadre financier pluriannuel 2014-2020 adopté par le Conseil. Elle n’en reste pas moins spectaculaire dans sa forme, le texte attaquant violement le compromis trouvé par les chefs de gouvernement européens qui ont adopté un budget de déconstruction de l’Europe comme je l’avais expliqué sur mon site.
Les parlementaires européens ont très justement dénoncé « le fossé entre les engagements politiques de l’Union européenne et ses moyens budgétaires ». En d’autres termes, l’Europe ne se donne pas les moyens de son ambition ! Une période difficile de négociations avec les dirigeants européens va maintenant s’ouvrir. Les négociations porteront notamment sur trois points jugés essentiels par le Parlement européen.
Premièrement, la flexibilité du budget voté devra être maximale pour permettre le transfert des crédits entre années et entre programmes afin de limiter les risques de déficits tels que ceux du Programme Erasmus et du Fonds social européen comme j’en avais alerté le gouvernement en novembre dernier.
Deuxièmement, l’Europe doit très vite se doter de ressources propres (TTF, TVA, taxe énergétique, enchères sur les émissions de CO2) afin de renforcer l’autonomie de son financement et ne plus dépendre uniquement des contributions nationales qui conduisent inévitablement au jeu des tractations et du chantage entre pays défendant leurs propres intérêts.
Troisièmement, les parlementaires européens demandent qu’une clause de révision obligatoire à mi-parcours soit prévue pour ne pas lier les mains de l’Union européenne pour les 6 années à venir. Espérons que les parlementaires européens résisteront aux pressions et feront progresser ces revendications légitimes.