J’écoute le Président de la République allemande, Joachim Gauck, sur Europe 1. Il est en visite officielle en France et doit visiter cet après midi Oradour sur Glane et se recueillir avec les familles des 640 victimes, assassinées sauvagement par la division SS Das Reich.
Il est dans la continuité de Willy Brandt devant le monument du ghetto de Varsovie et de beaucoup d’autres dirigeants allemands. L’Allemagne a fait et continue de faire son devoir de mémoire et doit en être félicitée. Il n’en est pas tout à fait pareil de la France qui a toujours du mal à faire face aux moments difficiles de son passé : ses exactions dans les guerres coloniales, en particulier en Algérie, au Vietnam mais aussi au Cameroun, à Madagascar, …
Bien sûr, il y a des publications, quelques discussions, mais globalement la mémoire collective du pays ne s’en préoccupe guère. De même que nous vivons dans le confort d’une France, certes vaincue en 1940, mais qui aurait rejoint la Résistance et la France libre, lavant ainsi notre honneur. Je ne suis pas un adepte des excuses, de la flagellation, mais clairement nous avons donc une difficulté à regarder ce passé, qui par ailleurs a aussi des phases glorieuses et fortes. Comment pouvons-nous faire pour changer ce travers qui n’est d’ailleurs pas que français ?