Nous voilà réunis au Parlement européen à Bruxelles pour une conférence interparlementaire européenne sur les questions de croissance, d’emploi, de compétitivité. En particulier, il s’agit de passer en revue les projets de budgets des États membres de l’Union et de voir quels éléments auront de l’influence sur leur exécution.
Sont réunis là les représentants des parlements nationaux des 28 pays de l’Union européenne, souvent avec deux chambres plus ceux du Parlement européen, ceux du Conseil européen, de la Commission, soit au moins 400 personnes !
L’idée est de roder des nouvelles règles permettant un contrôle démocratique des parlements nationaux sur les budgets puisque c’est et reste leur vocation première.
Dans la réalité, nous en sommes encore loin. La conférence traite différents sujets : investissement et croissance en Europe, fonctionnement et efficacité de la « troïka », comment résorber les déséquilibres entre les pays, ... mais il s’agit en fait d’une longue série de monologues qui ne permettent pas le débat et encore moins de décisions. Il faudra mettre au point des mécanismes de préparation, d’échanges d’information et de vote de positions qui expriment des choix politiques. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, d’autant que le Parlement européen veille avec énergie et légitimité à ce que ses prérogatives soient bien respectées.
Un point positif est une quasi unanimité des parlements pour considérer que la partie de l’accord intergouvernemental sur la résolution des banques négociée sous pression de l’Allemagne est inacceptable car il remet de l’intergouvernemental dans une mécanique qui devait rester communautaire. Martin Schultz, le président socialiste du Parlement européen en fait un des chevaux de bataille pour sa campagne pour l’élection européenne.
Nous avons enfin profité de la réunion pour une rencontre bilatérale avec la délégation allemande (Bundestag et Bundesrat) pour mieux préparer les prochaines réunions de cette conférence interparlementaire.