La situation financière de la Grèce est préoccupante, la teneur des négociations en cours entre le gouvernement de Tsipras et les partenaires financiers institutionnels ne laisse rien présager de bon.
D’ici la fin de l’année, ce sont 20 milliards d’euros que la Grèce doit rembourser auprès de ses principaux financiers, dont le FMI la Commission Européenne, de grandes banques européennes... Déjà le gouvernement d’Alexis Tsipras a reporté un remboursement du début vers la fin du mois de juin, mais si rien ne vient avant le 30 Juin, la Grèce entrera dans une procédure de défaut de paiement. Le Président du Conseil Européen, Donal Tusk a convoqué de nouvelles réunions en urgences. Aujourd’hui personne ne sait si la situation va se débloquer, quand, où comment.
Une chose est sûre : il faut éviter le défaut de paiement mais encore plus la sortie de la Grèce de la zone euro. Pour des raisons à la fois politiques et économiques. Soyons réalistes, la Grèce ne pèse que 2% du PIB de la zone euro, les montants en question dans ces négociations représentent moins de 2% de ce PIB. Simplement ce serait là un mauvais signe envoyé à nos partenaires et le début d’une période d’instabilité et défaut de confiance dommageable. Le risque politique serait évidemment très fort. Quel signal enverrait-on à tous ceux (et ils sont malheureusement trop nombreux) qui aujourd’hui expriment une certaine défiance envers ces institutions européennes ? Ce serait donner à l’extrême droite et aux populismes une trop belle occasion d’encore remettre en cause la construction européenne.
Que faut-il donc faire ? La solution qui me semble la plus adaptée, c’est de donner du temps à la Grèce. Le fardeau de la dette de ce pays a déjà été allégé de 50 % du PIB. Des efforts sont donc faits, mais le pays a toujours besoin de l’aide des instances internationales. Donner du temps à la Grèce sera la meilleure des solutions : surtout ne pas l’asphyxier et composer avec le message que le peuple grec a donné lors des dernières élections.
Il faut cependant que la Grèce s’engage de façon sérieuse sur des réformes structurelles, qui sont nécessaires à la garanti d’un nouveau modèle fiscale fiable sur le long terme. Ces réformes qui tiennent autant de l’économie que de la façon dont est structurée la société grecque sont des réformes longues à mettre en place.
Et c’est là le terrible dilemme de ces négociations : réussir à accorder ces deux temporalités à la fois si différentes et si liées.