Carlos Puigdemont a eu raison de reporter à une date indéterminée la mise en œuvre de sa déclaration d’indépendance de la Catalogne. C’est souvent le cas avec ce type de vote : rappelez-vous le Québec, l’Écosse, la Belgique, le Haut-Adige et bien d’autres, qui tous, quoique sous des formes différentes s’étaient lancés dans la revendication indépendantiste ou séparatiste.
Peut-être ce report permettra-t-il une discussion avec le gouvernement de Madrid, encore qu’il soit malaisé de comprendre sur quoi elle porterait. Le referendum ne comportait pas de demandes précises (fiscalité, sécurité, justice, …) Il est clair, et normal, que le gouvernement espagnol ne veuille pas ouvrir de discussion sur la séparation de la Catalogne du reste de l’Espagne. Il est le garant de la Constitution espagnole qui ne le permet pas.
Le vote lui-même, illégal, peut-être légitime pour les séparatistes, n’apporte aucune garantie de sincérité.
L’Espagne s’est constituée il y a 500 ans, la Catalogne s’est fédérée à partir du 12ème siècle et a rejoint le royaume d’Espagne en 1716. On ne jette pas un tel passé sur un coup de tête.
Pour moi, cela serait un nouveau mauvais coup porté à l’Europe, après le Brexit. Il y a d’ailleurs de nombreux points communs : populisme, nationalisme, impréparation totale.
Comment comprendre qu’une entité de 7 millions d’habitants, même avec une identité forte culturelle, linguistique et historique quitte l’Union européenne et perde ainsi tout son poids pour devenir une petite Suisse ?