Hier à sa résidence d’été de Chequers, Mme Theresa May a repris la main en imposant sa discipline à tous les ministres de son Cabinet, à commencer par les Brexiters comme Boris Johnson. Au coin, comme des petits garçons, toute « grande gueule » qu’ils soient !
Plus important encore, elle a fait adopter une position de « Brexit soft » comme position de négociation du Royaume-Uni. Il s’agit d’une zone de libre-échange avec l’Union européenne, avec application des mêmes règles douanières, tarifaires et non tarifaires.
Ceci a le mérite de ne pas réintroduire de frontière entre les deux Irlande.
Le Royaume-Uni pourra passer des accords commerciaux avec des pays tiers avec l’accord de l’Union et devra respecter les décisions de la Cour de Justice européenne.
La liberté de circulation et d’installation des personnes est préservée. Les choses sont moins claires pour les services et en particulier pour toute la partie financière, a priori non incluse dans ce type d’accord. Mais sous toutes les réserves d’usage ces propositions sont de nature à relancer sérieusement la négociation et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Par contre à Berlin, la situation ne s’améliore guère malgré les apparences. D’abord le SPD qui était garant des valeurs humanistes et sociales a rejoint les partis de droite pour soutenir des limitations à l’immigration et la création de camps de tri, ce qui est décevant. Et M. Horst Seehofer, le dirigeant de la droite extrême CSU de Bavière, s’en prend maintenant aux positions de Mme Angela Merkel sur la question du Brexit et propose un accord très liant avec le Royaume-Uni. C’est dire qu’il jette la solidarité européenne à la rivière. Des orages sont à prévoir sur Berlin.