A priori ce projet de mariage entre Renault et Fiat Chrysler est une bonne idée : taille critique (presque 8 millions de véhicules chaque année), complémentarité géographique des marchés, partage des investissements énormes à faire en informatique et pour la voiture électrique, marques et modèles complémentaires.
Alors pourquoi ce sentiment de gêne ? D’abord parce que l’expérience a montré que les fusions dans le secteur automobile étaient plus difficiles à réussir que dans d’autres domaines (Daimler-Chrysler, BMW-Rover, …). Ensuite, et les exemples ne manquent pas, la crainte d’un risque pour les emplois. Certes Renault tourne à plein régime mais ce n’est pas le cas de Fiat qui n’a pas renouvelé sa gamme, n’a pas investi dans l’électrique et offre deux vieux modèles : la 500 et la Panda.
Les conditions financières ne sont pas non plus favorables à Renault dont l’action est à un cours faible.
L’exemple récent de General Electric et d’Alstom est là pour nous faire réfléchir : GE s’était engagé à créer 1000 emplois sur Belfort et dans les faits liquide l’activité turbine d’Alstom.
Donnons-nous le temps de la réflexion, revoyons les clauses financières, voyons quels sont les intérêts bien compris de Renault dans l’affaire et ceux de la famille Agnelli.
Les Lombards sont de redoutables hommes d’affaire !