Mardi, la Commission européenne a approuvé une aide publique de 2,9 milliards d’euros octroyée par 12 états membres, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne pour un vaste projet commun de recherche sur des batteries de nouvelle génération.
Ce projet vient s’inscrire dans le sillage d’une grande initiative européenne visant à lancer les premières « giga factories » sur le continent dans les deux ans. Ce plan réunira une quarantaine d’entreprises jusqu’en 2028, dont BMW, Fiat Chrysler et Tesla, et ancre la volonté européenne de miser sur l’innovation et la « green tech ». Marché aujourd’hui largement dominé par la Chine, le Japon, et la Corée du Sud, il est appelé à représenter, à terme, 40% de la valeur ajoutée d’un véhicule. Pour faire face à cette concurrence et garantir une chaîne de production totalement européenne, Bruxelles a également annoncé vouloir imposer des critères environnementaux sur l’ensemble de la chaîne de vie des batteries pour interdire en Europe les modèles non-conformes.
Stellantis (né début janvier de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler) fait donc partie de cette grande initiative. Mais qu’en est-il de son concurrent tricolore, Renault ? Lui aussi cherche à bâtir un grand pôle d’excellence dédié aux véhicules électriques autour de ses usines du Nord de la France de Douai et de Maubeuge. Des discussions avaient été entamées avec PSA en mai dernier pour que Renault le rejoigne aux côtés de la Saft au capital d’ACC, « l’Airbus des batteries », qui avait bénéficié d’une aide d’1,3 milliards d’euros de la Commission européenne en 2019. L’aide publique approuvée par la Commission cette semaine vient donc renforcer ce premier projet afin de faire face aux concurrents asiatiques, redoutables en la matière. Il semblerait que les discussions pour l’entrée de Renault au capital d’ACC n’aient au final pas abouti, puisque le DG Luca de Meo a récemment annoncé que d’autres pourparlers étaient en cours avec des partenaires potentiels pour la création de sa propre usine de batteries.
Il se pourrait donc que deux usines de batteries voient le jour dans le nord de la France : une « bonne nouvelle » pour Bercy, qui y voit « une activité industrielle qui a de l’avenir » et de la création d’emploi.