Florence Parly et Annegret Kramp-Karrenbauer, ministres des armées française et allemande, ont annoncé cette semaine vouloir parvenir à un accord d’ici la fin avril sur le projet d’avion de combat européen SCAF, projet de « sixième génération ». Celui-ci allierait la France, l’Allemagne et l’Espagne.
Ce sont d’abord les deux industriels Airbus et Dassault qui ont réussi à s’entendre début avril pour soumettre une proposition, à la fin de négociations très tendues. Celles-ci se sont notamment crispées autour des questions de propriété intellectuelle et de pilotage du projet.
Le feuilleton n’est pas encore terminé. Emmanuel Macron et Angela Merkel avaient lancé ce projet en 2017, à un moment charnière pour l’UE, fragilisée à l’époque par le Brexit et la crise des migrants. C’est un des piliers de la politique de défense européenne souhaitée par Paris, mais de nombreux projets franco-allemands ressemblant au SCAF ont fini à la poubelle par le passé. De surcroît, l’agenda du SCAF est contraint par les élections législatives allemandes de septembre, où le leadership conservateur pourrait être remis en cause. Le SPD et les Verts sont beaucoup moins favorables à ce projet, qui pourrait connaître le même sort que ses prédécesseurs si la coalition conservatrice n’est plus au pouvoir. Pour réussir à mener le projet à bien, la France a envoyé de nombreux émissaires outre-Rhin pour convaincre les parlementaires. Alors que la France s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne début 2022, un accord officiel sur l’avion européen serait une très bonne chose.