La date était doublement surlignée à Bruxelles : ce dimanche 9 mai marquait à la fois la Journée de l’Europe et le lancement de la conférence sur l’avenir de l’Europe (non pas sans coïncidence !), dont les conclusions devraient être rendues au printemps prochain, durant la Présidence française de l’UE.
Cette dernière conférence se veut novatrice. Elle rassemble à la fois institutions, États, citoyens, associations. C’est d’ailleurs pour cela que ses organisateurs ont un peu patiné, jusqu’à son commencement, à cause du flou concernant ce qui peut en sortir… Après des allers-retours entre le Parlement, la Commission et le Conseil, il a été décidé qu’il n’y aurait pas d’agenda prédéterminé pas des discussions « consensuelles » sur un nombre restreint de sujets. Quant aux traductions concrètes des débats, le comité exécutif de la conférence (composée de trois membres des différentes institutions européennes) se chargera d’écrire des conclusions, en collaboration avec la Plénière.
La première plénière aura lieu prochainement, et sera composée de 108 eurodéputés, 54 représentants des États, 3 de la Commission, 108 députés nationaux et autant de citoyens, avec une place particulière accordée aux jeunes. Toutes les contributions seront remises au contrôle du comité exécutif, qui remettra son rapport aux trois institutions européennes.
Nous pouvons toutes et tous y participer, via cette plateforme : https://futureu.europa.eu/.
David Sassoli, Président du Parlement européen, a, par exemple, proposé durant son discours inaugural, un droit d’initiative législative pour son organisme, le Parlement européen ; il a posé la question du maintien des votes à l’unanimité au Conseil, qui pose de plus en plus problème notamment à cause de la Pologne et de la Hongrie ; et il a également évoqué l’éventualité d’une élection démocratique du Président de la Commission européenne.
L’événement inaugural a eu lieu à Strasbourg, ville victime du covid puisqu’elle a été délaissée pour Bruxelles par les eurodéputés pour de questions pratiques. Les traités européens sont clairs : la Commission siège à Bruxelles, et le Parlement doit partager son temps entre Bruxelles et Strasbourg. Emmanuel Macron n’a pas manqué de le rappeler pendant son discours. Il a aussi martelé la nécessité de renforcer l’Europe de la défense, l’Europe sociale et l’Europe de la santé. Certains voisins sont toujours réticents à l’idée de davantage d’intégration ; mais la pandémie a révélé que l’union fait la force. J’espère que la Présidence française de l’UE, qui commencera en janvier 2022, sera porteuse de ces réformes.