Tout vient à point à qui sait attendre ! Paris, Berlin et Madrid ont enfin annoncé la fin des discussions sur la prochaine phase du projet européen du système de combat aérien du futur (SCAF), programme d’armement de nouvelle génération. Cela devrait aboutir d’ici 2027 au premier vol d’un démonstrateur de l’avion de combat de nouvelle génération.
Le montant total du projet devrait avoisiner les 100 milliards d’euros, répartis et financés à part égale entre les trois pays. Les négociations étaient une véritable course contre-la-montre, puisqu’il était crucial de trouver un accord maintenant : le Bundestag doit donner son autorisation au financement de la quote-part allemande avant la pause de juin et les prochaines élections législatives de septembre, qui risque de remettre en jeu les sièges de législateurs pour l’instant disposés à voter le SCAF.
Les premiers contrats avec les industriels doivent être passés d’ici la fin de l’été, après des débats sous tension quant à la répartition des tâches. Dassault reste le maître d’œuvre du projet, aux côtés notamment d’Airbus et d’Indra (constructeur espagnol). Ils auront à présent trois ans pour définir à quoi doit ressembler l’avion de combat du futur. Cette première phase est synonyme d’un premier investissement de 3,5 milliards d’euros.
Alors que la France avait choisi de faire cavalier seul pour le Rafale (les Allemands, Italiens, Espagnols et Anglais avaient mené le projet de l’Eurofighter-Typhoon ensemble), cette approche européenne de la défense du futur est un excellent signe pour le multilatéralisme, la mise en commun du savoir-faire et la défense européenne.