Le président de la République était ce week-end sous le ciel nuageux de la Cornouailles pour le sommet du G7, durant lequel lui et ses homologues ont fait des annonces fortes, présentant un front uni face au climat, la vaccination à l’international et la Chine.
Des dissensions se sont toutefois fait sentir lors des meetings bilatéraux entre les dirigeants de l’Union européenne et Boris Johnson, le Premier ministre britannique. En effet les Britanniques refusent d’appliquer le protocole nord-irlandais du Brexit. Celui-ci a été trouvé après d’intenses mois de négociations, afin de permettre de préserver à la fois l’intégrité territoriale du Royaume-Uni et les Good Friday Agreements de 1998, qui stipulent qu’il ne doit pas y avoir de frontière physique entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. L’accord prévoit donc l’instauration d’une frontière douanière entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord. Alors qu’ils ont signé cet accord, Downing Street refuse maintenant de l’appliquer, affirmant que l’Union européenne remet en cause l’intégrité territoriale du Royaume-Uni.
Comme M. Macron l’a rappelé à Carbis Bay, la France n’a jamais souhaité remettre en cause la souveraineté du Royaume-Uni. Mais les 27 États membres de l’Union européenne ont eux aussi des frontières dont l’intégrité doit être respectée. À partir du moment où nous formons un marché unique, nous ne pouvons accepter une entrave au contrôle des marchandises qui y circulent. Dans le cas contraire le Royaume-Uni pourrait instaurer ou supprimer toutes les règles et normes communes au marché unique. Ce serait une grave violation de la souveraineté des 27 et de tous les accords passés, à la fois entre les États-membres et entre l’UE et le Royaume-Uni. Ce dernier est toutefois un voisin avec lequel nous partageons des liens profonds, et ce depuis l’avènement de la civilisation européenne. De surcroît, une guerre commerciale entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ne peut être envisageable en ce moment. Il faut trouver des solutions.