À l’approche des élections départementales, lors desquelles un record d’abstention risque d’être battu, la question du vote obligatoire refait surface dans le débat politique.
Le groupe écologiste de l’Assemblée nationale a ainsi annoncé le dépôt d’une proposition de loi visant à rendre obligatoire la participation à toutes les élections – on l’oublie souvent mais c’est déjà le cas pour les élections sénatoriales – sous peine d’une amende de 35 euros, sauf motif valable.
J’ai déjà analysé cette problématique dans un billet précédent auquel je vous renvoie pour plus de détails. En résumé, il me semble que malgré sa faible faisabilité pratique (dans les pays où le vote est obligatoire comme en Belgique, au Luxembourg ou au Brésil, les pénalités sont rarement appliquées), une telle mesure aurait le mérite d’envoyer un signal fort pour responsabiliser les électeurs en leur rappelant que si « voter est un droit, c’est aussi un devoir civique » (comme cela est déjà écrit sur les cartes d’électeurs), d’accroitre la légitimité et la représentativité des élus et de forcer ces derniers à renouer un lien de confiance avec leurs électeurs.
L’objectif est in fine de redynamiser une démocratie à bout de souffle. C’est pourquoi un tel projet doit nécessairement s’accompagner d’autres avancées démocratiques : comptabilisation du vote blanc dans les suffrages exprimés, proportionnelle partielle, revalorisation du rôle du parlement, non-cumul des mandats dans le temps, transparence, etc.